[Tribune] Écoutons les collaborateurs

Des salariés travaillent devant leur ordinateur portable dans un open space

Cette année, Great Place To Work France a publié la 7e édition de son étude Great Insights en partenariat avec UKG. 4 000 collaborateurs ont été interrogés pour en savoir plus sur leur rapport au travail, mais aussi leurs besoins et leurs attentes. Sarah Ferry, Directrice Marketing et Communication chez Great Place To Work, nous livre dans cette tribune les points clés de l’enquête. 

Découvrez tous les résultats de l’enquête Great Insights 2024

Quand nous l’avons découvert, ce chiffre nous a tout de suite interpellés : 38% des salarié.es français.es de moins de 35 ans envisagent de quitter leur entreprise dans les 6 prochains mois.

D’année en année, on voit augmenter la proportion de collaborateurs désengagés. Chez Great Place To Work, nous avons pour mission d’évaluer la perception des collaborateurs, alors ce phénomène nous questionne : est-ce que les entreprises françaises sont réellement à l’écoute de leurs équipes ?
« Le travail est et doit rester un lieu de sociabilisation pour tou.tes »

En dressant un panorama des attentes des Français.es au travail, le premier élément qui saute aux yeux n’est autre que le grand écart entre aspirations individuelles et soif de collectif.

Le collectif reste un élément essentiel au bien-être des salarié.es. La convivialité figure d’ailleurs dans le top 3 des aspects du travail qu’ils et elles considèrent comme les plus importants. Et plus de la moitié (51%) estime apprendre plus, ou mieux, lors d’occasions informelles (machine à café, échanges avec les collègues…) que lors de formations traditionnelles. Le travail est et doit rester un lieu de sociabilisation pour tou.tes.

Mais pour cela, il doit aussi répondre au besoin de flexibilité des collaborateurs. L’absence d’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle est l’un des principaux facteurs pouvant les inciter à la démission. Ils vont même plus loin en plébiscitant à 73% la semaine de 4 jours, quitte à faire des concessions sur leur rythme de travail.

Une question se pose alors : pourquoi à peine plus de la moitié (54%) déclare que leur entreprise les encourage à trouver le juste équilibre, et que seuls 44% peuvent télétravailler lorsqu’ils / elles le jugent nécessaire ?

De fil en aiguille, la découverte des résultats nous amène à identifier un élément clé qui traverse toute l’analyse de l’enquête : une dissonance forte entre l’importance des sujets identifiés, et la perception d’une prise en charge pas assez importante par les entreprises. 

Expérience collaborateur : le coût de l’inaction

La qualité de vie au travail est ainsi citée comme l’une des 3 révolutions les plus positives. Pourtant, 6 Français.es sur 10 estiment que leur entreprise ne fait rien sur le sujet, ou seulement des actions cosmétiques.

L’Intelligence artificielle (IA) révolutionne-t-elle le travail ? Oui, mais seul.es 21% pensent avoir un niveau de connaissance suffisant sur cette nouvelle technologie et ses impacts sur le travail.

Cette dissonance a un coût. A peine plus d’un.e salarié.e sur deux déclare avoir une bonne santé mentale, et les principaux risques identifiés en lien avec le travail sont tous liés à leur santé mentale : burn-out, ennui ou perte de sens, et gestion de la pression. Moins de la moitié considère d’ailleurs que leur entreprise a un impact positif et 28% seulement qu’elle met en place des actions de prévention. Évidemment, et sans surprise, ces chiffres sont plus négatifs chez les femmes, les seniors et les non-managers.

C’est vrai, cela fait beaucoup de chiffres et de data. Mais tous soulignent cet écart entre les attentes et les réponses, dans un contexte où 81% des Français pensent que les entreprises ont un rôle à jouer pour rendre la société meilleure mais où seuls 49% sont satisfaits de l’engagement RSE de leur entreprise.

Comment rester compétitives et performantes, attirer ou fidéliser les meilleurs talents sans être en cohérence avec leurs attentes ? Les entreprises que nous labellisons, elles, l’ont bien compris puisque 82% de leurs collaborateurs s’y projettent sur le long terme et que 90% sont fier.es de déclarer qu’ils / elles y travaillent.